Le rôle capital du père
Il est normal qu’au début le rôle de la mère soit prédominant dans la vie de l’enfant. Mais le père doit faire partie lui aussi de l’univers du bébé dès sa naissance. Même quand l’enfant est encore tout petit, le père peut et doit assumer son rôle, en s’occupant de lui de temps en temps, en jouant avec lui et en le consolant quand il pleure. C’est ainsi que le père prend sa place dans l’esprit de l’enfant. Avec le temps, son rôle devrait progressivement devenir plus important. S’il attend trop longtemps, cela peut être la cause de problèmes qui se manifesteront notamment au moment de l’adolescence, époque où il devient plus difficile de discipliner les enfants. A cet âge, les garçons ont particulièrement besoin de l’aide de leur père. Or, si de bons rapports n’ont pas été établis auparavant, ce n’est pas en quelques semaines qu’il sera possible de combler le gouffre qui s’est creusé pendant des années.
Par ses qualités masculines, le père apporte une contribution très importante à l’épanouissement de la personnalité de son fils comme de sa fille.
A la chaleur, la tendresse et la compassion que manifeste la mère, le père ajoutera la force et l’autorité raisonnable, exerçant ainsi une influence pondératrice dans le foyer. La façon dont il assume sa tâche se reflétera sur l’attitude que ses enfants adopteront ultérieurement envers l’autorité quand ils montreront s’ils respectent cette autorité et dans quelle mesure ils savent travailler sous la direction de quelqu’un d’autre sans rechigner ni se rebeller.
L’exemple du père et sa façon de s’occuper des affaires de la famille contribueront dans une large mesure à faire d’un garçon soit un adulte faible et indécis, soit un homme viril, ferme, ayant le courage de ses convictions et disposé à endosser ses responsabilités. Cela pourra aussi contribuer à faire de lui plus tard un mari et père rigide, déraisonnable et dur, ou, au contraire, pondéré, plein de discernement et de bonté. Selon les rapports qu’il entretiendra avec elle, un père influencera l’opinion que sa fille se fera du sexe masculin, influence qui pourra ultérieurement favoriser ou contrarier la réussite de son mariage. Or, l’influence paternelle se fait sentir dès la plus tendre enfance.
Le père a également la responsabilité de discipliner son enfant. Mais il est dans l’obligation de le faire avec modération, sans le corriger trop sévèrement, ce qui risquerait d’irriter ou d’accabler l’enfant. Il faut bien établir des règles, mais il peut nous arriver parfois de les multiplier et de les étendre à l’excès, si bien qu’elles deviennent pesantes et qu’elles découragent les enfants.
C’est une des faiblesses humaines que de penser qu’il suffit d’établir de nouvelles règles pour résoudre les problèmes. L’expérience de la vie prouve que la solution consiste à toucher le cœur. Soyez donc avare de règles et efforcez-vous plutôt d’inculquer des principes à vos enfants.
Père Judicaël LEGONOU